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19 April 2024
0 8 minuti 5 anni

Plusieurs représentants du monde politique, syndical et militant ont appelé à faire de ce mardi une journée de convergence reconductible entre les luttes sociales et les revendications portées sur les ronds-points.

Ils veulent en faire «un rendez-vous de convergence», espèrent «une alliance», «une jonction» entre ceux qui occupent les ronds-points et ceux qui luttent dans les entreprises. Réunis lundi matin en conférence de presse, plusieurs représentants du monde politique, syndical et militant, à gauche toute, ont appelé à faire de la journée de mobilisation de ce mardi une date clé d’un «mouvement d’ensemble durable et reconductible». Après onze semaines de «révolte citoyenne et sociale sans précédent depuis Mai 68», écrivent-ils, «pour la première fois depuis le début de la mobilisation, les gilets jaunes ont décidé de se joindre à une grève annoncée par les syndicats». De quoi rendre possible «une victoire sociale majeure», espèrent-ils.

Parmi les signataires : Attac et la fondation Copernic, le collectif La Vérité pour Adama, Génération·s, le groupe parlementaire de La France insoumise, mais aussi le NPA et le Parti de gauche, Solidaires ou encore la CGT Paris. Mais pas la direction confédérale de la CGT, pourtant à l’initiative de cette journée de grève et de manifestation.

Annoncée mi-janvier, la mobilisation de ce mardi (à laquelle se sont aussi associés quelques bataillons de Force ouvrière, de la FSU et des lycéens de la Fidl et de l’UNL) doit prendre la forme, selon la CGT, d’un «grand débat sur le bitume». Au menu des revendications de la centrale : «Une augmentation du smic, du point d’indice, de tous les salaires et pensions ainsi que des minima sociaux.» Mais aussi, pêle-mêle, une réforme de la fiscalité, le développement des services publics «partout sur le territoire», le respect des libertés publiques telles que le droit de manifester, mais aussi la suppression des aides publiques aux entreprises.

Autant de demandes proches de celles des gilets jaunes, dont une partie aurait réclamé cette journée d’action aux syndicats. «Dans plusieurs villes, notamment à Nantes, Poitiers ou Toulouse, il y a eu une véritable demande de la part des gilets jaunes», explique Murielle Guilbert, secrétaire nationale de Solidaires. «Plusieurs secteurs significatifs des gilets jaunes ont dit banco» pour ce mardi, abonde Olivier Besancenot, qui veut être «très pragmatique», pour «appuyer cette convergence, dont on a tous besoin».

«S’abîmer».Un pas que les autres syndicats ont bien du mal à faire. Même du côté de la CGT, depuis le début du mouvement, le discours sur les gilets jaunes est ambigu. Si Philippe Martinez, le secrétaire général de la centrale, souligne les convergences à l’œuvre dans certains territoires, il reste très prudent dès qu’il s’agit d’engager la CGT dans un rapprochement à l’échelle nationale, pointant notamment la présence de l’extrême droite dans les manifs. «Ce mouvement, qui permet de retrouver de l’action collective, a évolué dans le bon sens», expliquait-il toutefois récemment. Sans pour autant se joindre à l’appel collectif présenté lundi. «Il y a un peu de réticence à la CGT, certains ont peur d’être dépossédés, débordés par ce mouvement qui est né en dehors de la centrale», explique Benoît Martin, secrétaire général de la CGT Paris, qui a, lui, choisi de signer le texte.

Force ouvrière a de son côté décidé de ne pas participer à la journée de mobilisation, craignant, explique Yves Veyrier, son nouveau numéro 1, une «instrumentalisation». Peu cliente des grandes mobilisations nationales, la CFDT n’appelle pas non plus à la grève. En décembre, Laurent Berger, son secrétaire général, s’était pourtant montré «plutôt ouvert» à l’idée d’une journée de mobilisation intersyndicale, mais le ton a un peu changé. Pas à l’aise avec le mot d’ordre de cette journée d’action, dit-il, le cédétiste dénonce aussi «sa récupération politique»par «l’extrême gauche».Ainsi que la probable présence dans la manifestation ce mardi d’Eric Drouet, figure des gilets jaunes qu’il juge «pas fréquentable». «Je ne crois pas que le syndicalisme a besoin de s’abîmer dans les relations avec ce style de personnes», a-t-il dit sur France Info.

Sans mentionner la CGT, Eric Drouet a de fait appelé à manifester ce mardi. Sera-t-il suivi ? Damien, coordinateur des gilets jaunes en Seine-et-Marne, pense que non. «Les gens manifestent le soir et le week-end mais n’ont pas les moyens pour la grève, explique-t-il. La menace, c’est la perte de salaire, et tout le monde ne peut pas se le permettre.»L’homme est pourtant pour «la convergence des luttes», «parce que manifester tous les samedis comme ça, à force, ça va nous marginaliser. Mais c’est nous qui avons créé les conditions de la convergence, pas les syndicats». Il ajoute : «S’ils réfléchissaient un peu en dehors de leur nombril, ils verraient que les gilets jaunes créent la mobilisation qu’ils n’arrivent plus à provoquer. Et ils pourraient se dire : “On va vous les soutenir financièrement.” Pour tenir la grève, il nous faudrait une caisse de grève.»

«Amplifier».Benoît Martin de la CGT veut quand même y croire. «Il y a un réel mécontentement qui peut conduire beaucoup de monde dans la rue,explique-t-il. Des deux côtés, les gilets jaunes comme le mouvement social habituel, on a intérêt que ça prenne.» Même discours de Murielle Guilbert, secrétaire nationale de Solidaires : «La grève pourrait être une manière d’amplifier ce mouvement.»

Mais à une condition : réussir à connecter les revendications, proches, mais pas toujours exprimées sur le même mode, des uns et des autres. Et opérer une «reconnexion» entre notamment les questions de répartition des richesses, adressées par les gilets jaunes au président de la République, et d’autres revendications syndicales, plus classiques, sur les salaires, à l’endroit, elles, du patronat. «Il n’y a pas toute une liste de mots d’ordre, note Aurélie Trouvé, porte-parole d’Attac, mais ce qui nous unit, c’est la volonté d’une tout autre répartition des richesses.»

Amandine Cailhol Tristan Berteloot

Sorgente: (1) Gilets jaunes, gauche et syndicats : «On a intérêt que ça prenne» – Libération

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