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Libération organise les 17 et 18 mai prochain avec la ville de Strasbourg un forum intitulé «L’Europe, un esprit de résistance».

Le 25 janvier 2019, en exclusivité dans «Libération», trente écrivains internationaux, dont plusieurs Prix Nobel, répondaient à l’appel de Bernard-Henri Lévy pour tirer la sonnette d’alarme sur la montée des dangers qui menacent l’Europe.
Nous republions leurs textes à l’occasion du forum «L’Europe, un esprit de résistance» organisé à Strasbourg les 17 et 18 mai prochain. Inscriptions ici.

«On voit bien que la démocratie est menacée partout. Aux Etats-Unis avec Trump, en Grande-Bretagne avec le Brexit, en Pologne et en Hongrie, mais aussi en France où le conflit des gilets jaunes semble refléter l’angoisse des classes ouvrières partout en Europe. Même au Danemark, beaucoup sont désenchantés par rapport au projet européen. C’est la première fois que je vois une partie de la population perdre espoir. On était une société construite sur l’idée du progrès social, mais la mondialisation a entraîné une inquiétude qui s’est muée en colère. Les problèmes d’intégration menacent notre esprit de communauté. On se demande si l’on peut intégrer des citoyens avec des cultures aussi différentes en matière de mode de vie ou d’égalité des femmes. Chez nous, on a du mal à faire la distinction entre l’identité culturelle et les principes partagés de la démocratie. Depuis un an, le gouvernement essaie d’intéresser le plus possible la population aux enjeux européens car il sait qu’il n’y a pas de solution nationale, ni pour l’économie, ni pour l’immigration. Mais on a toujours peur de l’euroscepticisme.

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«Il va y avoir des élections au Danemark cette année et il est à craindre que la droite europhobe prenne le pouvoir. L’ignorance et les fake news sont en train de détruire le rêve européen. L’Europe a laissé de côté la question sociale, par conséquent les peuples s’en sont détournés et se concentrent désormais sur les thèmes nationaux. L’Europe s’est focalisée sur les sujets purement économiques et financiers, elle n’a pas su mettre en valeur la nécessité historique. Ce qui me fait le plus peur, c’est la montée du racisme et de l’antisémitisme. Au Danemark, on a été fiers de sauver des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale, mais aujourd’hui des amis juifs ont peur de sortir dans les rues de Copenhague avec leur étoile de David ou leur kippa. J’ai honte !»

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Sorgente: Jens Christian Grøndahl: «La mondialisation a entraîné une inquiétude qui s’est muée en colère» – Libération

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