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29 March 2024
0 5 minuti 5 anni

Lors d’une manifestation dimanche à Paris, les gilets jaunes ont condamné une «dérive».

Dans le calme, mais au pas de course. Dimanche, à Paris, trois mois après le début du mouvement, pressés par les CRS, 1 000 à 2 000 gilets jaunes ont défilé au son de «Macron démission» et avec des banderoles réclamant le référendum d’initiative citoyenne (RIC). Mais sans un regard pour le Mur pour la paix, une œuvre inspirée du mur des Lamentations de Jérusalem devant laquelle les organisateurs de ce rassemblement des «gilets jaunes pacifiques» avaient prévu de passer depuis plusieurs jours. Au lendemain des insultes ayant visé le philosophe Alain Finkielkraut, le sujet n’était pas directement évoqué par les manifestants, même si certains récits se font l’écho d’accents antisémites dans le cortège. «Les gens étaient surtout dérangés par des drapeaux de la CGT dans le cortège. J’ai entendu des insultes contre les francs-maçons, des slogans contre les Rothschild, mais pas de conversations sur ce qui s’est passé hier», raconte Danielle Baucheron, une assistante maternelle de 60 ans venue de Trappes (Yvelines).

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Brassard blanc noué sur le bras, cette grande habituée des manifs syndicales ou d’extrême gauche ajoute : «Au moins, c’était cadré. Les gilets jaunes, c’est très protéiforme. On a de tout, mais ceux qui tiennent des propos antisémites sont ultraminoritaires.» Danielle se dit «hyper choquée» par l’agression verbale de Finkielkraut et raconte s’être rendue près du Panthéon jeudi, «choquée», là aussi, par les croix gammées taguées sur les portraits de Simone Veil.

Revendications

«De tels actes, ça nous fait du tort, regrette Serge Wattelet, 59 ans, postier dans le Val-d’Oise. Cela a commencé avant Noël, avec la quenelle chantée devant le Sacré-Cœur. Mais là aussi, ils étaient très peu. Nous ne sommes pas tous antisémites ou homophobes, gare aux amalgames. Bien sûr qu’on se désolidarise.» Sa femme retraitée, Chantal, remarque que pendant ce temps, les revendications d’origine sont oubliées : «On paie de plus en plus d’impôts et les services publics disparaissent, les hôpitaux disparaissent.»

Boris Mollet, 35 ans, est lui aussi venu du Val-d’Oise, de Saint-Gratien. Et lui aussi affiche une mine navrée. Ce travailleur social spécialisé dans la protection de l’enfance – une profession rémunérée à 1 250 euros net en début de carrière après trois ans d’études – participe à des manifs de gilets jaunes depuis le 1er décembre. Condamne-t-il l’agression ? «Il n’y a même pas de discussion : évidemment, lance-t-il. Ce qui s’est passé montre un mal-être. On ne peut plus discuter, il y a une agressivité. Je ne suis pas d’accord avec les discours d’Alain Finkielkraut sur l’islam, les immigrés, mais je le lui dirais de cette façon-là. Je ne savais même pas qu’il était juif, je le voyais comme philosophe».

Lutte

Lui qui s’est engagé dans le mouvement au nom de la lutte contre les bas salaires et pour plus d’égalité sociale s’inquiète d’une «société en pleine dérive» : «Il y a une souffrance telle que la colère se transforme en haine. Nous, les travailleurs sociaux, ça fait sept ou huit ans qu’on sent les choses arriver. On a envoyé des courriers à tous les ministres en disant que ça allait péter.» Boris regrette qu’«on ne parle pas du fond de la colère» : la précarité grandissante, les services publics en manque de moyens, les maternités qui ferment… Au dos de son gilet, il a écrit son slogan à lui. On peut y lire : «Les hommes politiques ne connaissent la misère que par les statistiques. On ne pleure pas devant des chiffres.»

Coralie Schaub

Sorgente: Antisémitisme : «De tels actes, ça nous fait du tort» – Libération

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