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24 April 2024
0 5 minuti 5 anni

Le massacre de 23 femmes et 9 enfants dans la province de Hela la semaine dernière confirme la tendance à l’intensification des violences tribales, sur fond de conflit autour des ressources minières de la région

«Ma femme et mes quatre enfants dormaient dans notre maison quand je l’ai vue brûler de l’extérieur. Ma femme qui a été attaquée à la machette est en soins intensifs. Mais mes quatre enfants n’ont pas survécu à ce massacre» raconte au journal local The National un villageois de Karida. Selon les autorités locales, 32 personnes ont été massacrées la semaine dernière lors d’un affrontement entre tribus rivales dans la province d’Hela en Papouasie-Nouvelle-Guinée. «Nous n’avions jamais vécu un tel déferlement de violence», raconte un autre homme endeuillé. Il affirme ne pas vouloir venger la mort de sa mère, de sa femme et de son enfant mais réclame que le gouvernement prenne des mesures de protection pour sa tribu.

Car une semaine après ce massacre, la population de Karida est toujours recluse dans les montagnes et continue de vivre dans la peur. Les habitants se disent traumatisés par l’explosion brutale de violence entre des tribus rivales qui se sont disputées de manière brutale le contrôle de l’or enfoui dans les terres de cette région riche en matières premières. Bryan Kramer, ministre de la Police, parle des «pires représailles» de l’histoire du pays et s’inquiète de l’usage de plus en plus répandu des armes automatiques dans les tribus papoues.

L’argent des compagnies minières

«Ces accès de violence sont effrayants», a commenté Ahmad Hallack, chargé de mission en Papouasie-Nouvelle-Guinée pour la Croix-Rouge. Il a rappelé que «jamais au cours de ces dernières années, une attaque n’avait fait autant de victimes innocentes». Les violences tribales sont monnaie courante en Papouasie-Nouvelle-Guinée mais la distribution d’argent par les compagnies minières à des propriétaires terriens rivaux, afin d’exploiter leur sol, accroît ce phénomène. «Beaucoup de propriétaires terriens sont mécontents des accords passés avec les sociétés minières et ne sont pas satisfaits de la manière dont le gouvernement et les multinationales négocient avec eux», explique Chimbu Highlander Bal Kama, un doctorant spécialisé en droit et gouvernance au micro du média australien SBS News.

Dans ce pays, parmi les plus pauvres de la région du Pacifique, la population est toujours sous le choc. Le Premier ministre, James Marape, réagissant par l’intermédiaire de sa page Facebook, a parlé d’«un des jours les plus tristes de [sa] vie». Il a également promis de rendre justice aux victimes le plus rapidement possible et rappelé aux criminels que «la peine de mort est toujours inscrite dans la loi». Avec seulement 60 policiers pour plus de 400 000 habitants, le gouvernement a en effet du mal à endiguer les violences dans cette région escarpée de l’ouest du pays.

Le Premier ministre s’est donc résolu à demander à ExxonMobil, une des plus grosses sociétés pétrolière et gazière du monde qui exploite les sols de la région, d’assurer la construction d’infrastructures policières et militaires dans ces zones à risque. Un défi pour James Marape qui avait promis en mai, alors qu’il accédait au pouvoir, d’utiliser les ressources minières du pays afin de faire de la Papouasie-Nouvelle-Guinée «la nation chrétienne noire la plus riche du monde».

Mathilde Bienvenu

Sorgente: (3) Des larmes, de l’or et du sang en Papouasie-Nouvelle-Guinée – Libération

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