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19 April 2024
0 6 minuti 5 anni

A l’issue d’un très long conseil d’administration de Renault, Fiat Chrysler a décidé d’ajourner sa proposition de mariage avec Renault. Le volonté de l’Etat actionnaire d’obtenir un nouveau délai et des garanties supplémentaires a, semble-t-il, été la cause du retrait italien.

Coup de théâtre au cœur de la nuit. Le conseil d’administration de Renault, qui s’est tenu dans la nuit de mercredi à jeudi, s’est terminé de manière inattendue. La fusion à l’étude entre le constructeur italien Fiat Chrysler Automobiles (FCA) et son homologue français Renault n’aura vraisemblablement pas lieu. FCA a en effet décidé de retirer son offre. Motif invoqué : les hésitations du gouvernement français soucieux d’obtenir des garanties, afin, notamment, de ne pas froisser le constructeur Nissan, allié historique de Renault. Ces atermoiements auraient lassé Fiat Chrysler qui a finalement jeté l’éponge. Tout s’est joué durant un conseil d’administration de Renault qui a duré près de six heures.

Flash-back, pour ceux qui ont manqué le début. Le 27 mai, Fiat Chrysler Automobiles annonce officiellement son intérêt pour une fusion avec Renault. Le nouvel ensemble pèserait 30 milliards d’euros de valeur en bourse et se classerait au troisième rang mondial des constructeurs, avec 8,7 millions de voitures produites chaque année. L’Etat français, actionnaire de référence de Renault avec 15% du capital, ne dit pas non mais demande des garanties. Le ministre de l’Economie est soucieux du maintien de l’emploi en France et du poids de Renault dans le futur ensemble où la famille Agnelli, opérateur historique de Fiat serait le premier actionnaire. Durant les dix derniers jours, les négociations sont allées bon train sur ces questions. Un ultime conseil d’administration de Renault était donc convoqué mercredi soir. Beaucoup pensaient qu’il entérinerait un accord, afin que Fiat et Renault entrent dans une phase de négociations exclusives, sortes de fiançailles avant le mariage.

Coups de téléphone

Or sur le coup de 23 heures, au moment de passer au vote, les choses se compliquent. Le représentant CGT des salariés se prononce contre la fusion. Les quatorze autres membres du conseil d’administration se déclarent en faveur du rapprochement. Les deux représentants de l’Etat demandent, eux, un nouveau report du vote. Ils indiquent que ce délai permettra au ministre de l’Economie, Bruno le Maire, de se rendre au Japon pour présenter en personne la fusion Renault-Fiat Chrysler. L’objectif demeure : ne pas fâcher Nissan, qui pourrait se sentir le dindon de la farce du fait de ce rapprochement et devrait de toute manière très minoritaire dans le nouvel ensemble. Le président de Renault, Jean-Dominique Senard, interpelle alors les représentants de l’Etat en leur demandant s’ils mesurent les conséquences de cette nouvelle demande de report du vote du conseil d’administration de Renault. S’ensuit alors une interruption de séance d’une heure, durant laquelle le ministre de l’Economie est joint au téléphone.

Pendant ce temps, Jean-Dominique Senard appelle les représentants italiens de Fiat Chrysler de cette demande de report du vote. C’est à ce moment-là que le président de Fiat Chrysler, John Elkann, aurait pris la décision de retirer son offre.

Lecture politique

Du côté du gouvernement, on considère que Fiat Chrysler a pris sa décision «de manière précipitée» et que, de toute manière, l’Etat actionnaire n’entendait pas se soumettre à «la pression et au timing» de Fiat.

Il semblerait que l’exécutif français ait eu une lecture politique de ce dossier en cherchant, avant tout, à ne pas fragiliser l’alliance ente Renault et Nissan, déjà pas mal ébranlée par la mise en accusation de l’ex-PDG de l’ensemble Carlos Ghosn, pour détournement de fonds et abus de bien sociaux. Une question se pose maintenant à l’issue de cette opération qui a tourné court. Que va faire le président de Renault, entré en fonction depuis moins de six mois ? Il a mis tout son poids dans cette opération. La non-réalisation de cette fusion pourrait l’inciter à présenter sa démission. Ce qui contraindrait alors l’Etat à lui chercher un successeur. Pas sûr, dans cette situation, que les candidats se bousculent au portillon pour lui succéder.

Franck Bouaziz

Sorgente: Fiat Chrysler retire son offre de fusion avec Renault – Libération

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