0 5 minuti 5 anni

La cour d’appel de Paris a suspendu la décision des médecins du CHU de Reims, entrée en application lundi matin, le temps qu’un comité de l’ONU se prononce sur le fond. Les avocats des parents du tétraplégique sont attendus à l’hôpital ce matin.

Les avocats des parents de Vincent Lambert sont attendus ce mardi matin au centre hospitalier de Reims pour vérifier la reprise, au moins provisoire, des traitements de ce tétraplégique en état végétatif depuis dix ans, ordonnée par la cour d’appel de Paris. Cet énième coup de théâtre, intervenu lundi soir dans une affaire qui a déjà connu de nombreux rebondissements judiciaires depuis 2013 et en connaîtra probablement d’autres, a été fêté par la mère de Vincent Lambert, Viviane, qui a salué auprès de l’AFP «une très grande victoire», tandis que son neveu François, favorable à l’arrêt des traitements, a dénoncé du «sadisme pur».

La nouvelle est tombée en pleine marche parisienne réunissant plusieurs centaines de personnes réclamant «la vie pour Vincent». Une énorme clameur a retenti quand l’un des deux avocats des parents, Me Jérôme Triomphe, a lancé à la foule, en apprenant leur victoire par téléphone : «On a gagné ! C’est la remontada !» «Jérôme Triomphe et moi-même irons dès demain matin à Reims pour nous assurer que l’alimentation et l’hydratation seront effectivement reprises», a ajouté son collègue, Me Jean Paillot, soulignant qu’il ne s’agissait que d’une «décision provisoire» d’une «durée de six mois, permettant au comité de l’ONU d’étudier le dossier».

De fait, la cour d’appel de Paris a «ordonné à l’Etat français (…) de prendre toutes mesures aux fins de faire respecter les mesures provisoires demandées par le Comité international des droits des personnes handicapées le 3 mai 2019 tendant au maintien de l’alimentation et l’hydratation» de Vincent Lambert, selon la décision consultée par l’AFP.

Le comité de la la Convention sur les Droits des Personnes Handicapées (CDPH), lié à l’ONU, avait demandé à la France de surseoir à l’arrêt des traitements dans l’attente d’un examen du dossier sur le fond, mais la France considérait que cette demande «est dépourvue de caractère contraignant», mettant en avant le «droit du patient à ne pas subir d’obstination déraisonnable».

Le CHRU de Reims avait déjà lancé puis stoppé deux procédures d’arrêt des soins, l’une portée par le docteur Eric Kariger en 2013, l’autre par son successeur, le docteur Daniéla Simon en 2015. La nouvelle interruption des traitements, couplée à la mise en oeuvre d’une «sédation profonde et continue», avait débuté lundi matin, conformément à une décision médicale signée par le docteur Vincent Sanchez en avril 2018, soutenue par une partie de la famille dont son épouse Rachel Lambert et validée par le Conseil d’Etat fin avril.

Jusqu’à présent, tous les ultimes recours déposés par les avocats des parents – Cour européenne des droits de l’Homme, tribunal administratif – avaient échoué. Et le président Emmanuel Macron, à qui ils avaient écrit samedi pour l’implorer d’intervenir, avait répondu lundi qu’il ne lui «appartenait pas de suspendre» l’arrêt des traitements, décidé «en conformité avec nos lois».

A lire aussi Vincent Lambert : le combat pour leur fils de parents ultra-catholiques

Difficile de contenir un intense sentiment de malaise devant les images, filmées lundi soir, des avocats des parents de Vincent Lambert et des manifestants qui ont célébré la décision de la cour d’appel comme s’ils avaient gagné un championnat de foot (un exemple ici). Sur BFM TV, l’un des avocats a d’ailleurs employé le terme «remontada», habituellement usité quand une équipe de foot parvient à remporter un match très mal engagé (voir ci-dessous). Sur la même chaîne, il a reconnu ce mardi matin que le «mot n’était pas adapté».

 

Sorgente: La cour d’appel de Paris ordonne la reprise des traitements de Vincent Lambert – Libération

Please follow and like us:
0
fb-share-icon0
Tweet 20
Pin Share20