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19 April 2024
0 6 minuti 5 anni

La dirigeante du Rassemblement national et le chef de la Ligue organisaient ce samedi un meeting commun avec leurs alliés de la future «grande coalition» des extrême droites en Europe. Soit leur futur groupe au Parlement européen.

Samedi, milieu de la Place du Duomo, à Milan, devant la cathédrale. Un vendeur de graines force un peu les touristes, leur glisse des poignées dans les doigts pour attirer les pigeons. Une petite fille, couette en palmier sur la tête, se fait prendre en photo avec les bêtes volantes. Il y a un groupe d’Allemandes qui tente un selfie de groupe d’Allemandes. Quand l’une pointe la scène géante, loin à sa droite : logos «Lega» partout, photos de Salvini. Elle demande : «What is it ?». Quelqu’un répond «meeting des nationalistes d’Europe, même qu’il y aura l’AfD» (le parti populiste allemand). Et elle tourne les talons.

Il pleut. Sous les écrans, d’énormes enceintes crachent la musique italienne. Une femme en noir, pantalon noir Milan AC, tee-shirt avec dessus «Matteo», reprend le refrain en hurlant : «Ma il cielo è sempre più blu». Autour d’elle, des milliers de personnes. Certaines qui dansent. Un type avec un téléphone au large écran tourné vers lui, parle très vite, filme la foule et retransmet sur Facebook : «Salvini ! Salvini».

Au fond, devant les boutiques de fringues. Un couple élégant, lui en manteau kaki, lunettes, elle cheveux sophistiqués, couleur blanc-bleu. Les deux habitent la ville. Elle explique : «les gens, ils votent Lega, pas parce qu’ils sont stupides. Parce qu’ils ne font plus beaucoup attention aux informations qu’on leur donne, si elles sont vraies ou pas».

«Je suis venue pour que l’Europe blanche reprenne le pouvoir»

Un groupe de Français est arrivé en bus de Marseille. Cette femme au premier rang accrochée à la rambarde, dans son haut rayé rouge et blanc. Elle attend la série de discours des leaders d’extrême droite comme une fan de rock avant un concert d’Iggy Pop. Sabine est pied-noir, la soixantaine. Pourquoi être ici ? «Parce que ce sont mes idées. Pour que l’Europe blanche reprenne le pouvoir. Aujourd’hui, ce sont les Illuminatis et les mondialistes qui dirigent. Ils veulent la suppression de toute identité, ils veulent la présidence de l’univers. Bientôt, on va être submergés. Par des gens qui veulent voler notre civilisation. On n’a rien contre certaines personnes. Mais quand on arrive dans un pays, on respecte les traditions».

Matteo Salvini lors de la manifestation de son parti Lega pour la campagne des élections européennes de 2019 sur la Piazza Duomo, à Milan le 18 mai.Arrivée de Matteo Salvini Piazza Duomo.Photo Luca Nizzoli Toetti pour Libération

Il est environ seize heures. Le ministre de l’Intérieur italien passe une tête, chauffe un peu le public. Commentaire d’un photographe : «ils sont super forts en com’. Je n’ai jamais vu un politique faire ça». On croise quelques identitaires français. Lui s’appelle Damien Rieu, est venu avec «une bande de copains», et Antoine Baudino, et Agnès Marion. Il pense quoi du scandale de corruption du vice-chancelier autrichien et chef du FPÖ, parti allié à Le Pen à Bruxelles, et qui a annulé sa venue (et démissionné) ? «Les médias, ils sont en train de serrer la vis, comme dans un second tour de présidentielle. Cette semaine, c’est hyper marquant. Vous avez vu Paris Match ? Tout à la gloire de l’Europe».

«Prima l’Italia»

Plus tard. Sur la scène, au micro, il y a Tomio Okamura, le chef du SPD tchèque. Il raconte que «Macron, Merkel et Juncker, ils islamisent l’Europe». Discussion avec un journaliste italien. L’homme agite un drapeau «prima l’Italia». Il vit à Vintimille, à la frontière franco-italienne. «Je n’ai pas le droit d’être là. Car je suis censé être neutre. Je soutiens Salvini et Le Pen. Dans ma ville, il y a les migrants. On ne peut plus sortir de chez nous. Les migrants cassent, parce qu’ils pensent qu’on est en colère contre eux».

Marine Le Pen lors de la manifestation du parti Lega de Matteo Salvini pour la campagne des élections européennes de 2019 sur la Piazza Duomo, à Milan, le 18 mai.Marine Le Pen lors de son discours Piazza Duomo. Photo Luca Nizzoli Toetti pour Libération

La présidente du Rassemblement national (ex-Front national) fait un discours. Résumé : «Nous vivons un moment historique. Vous pourrez dire à vos petits enfants, “j’y étais”. Un moment que nous attendons depuis longtemps et qui, enfin, se réalise, sous le ciel bientôt bleu d’Italie. Nous voulons vivre en France comme des Français, en Italie comme des Italiens, en Europe comme des Européens. Allons enfants des Patries, le jour de gloire est arrivé». Quand soudain, en italien : «Dobbiamo scrivere il futuro dell’Europa, le 26 maggio. Potere al popolo. La rivoluzione di buon senso» («Nous devons écrire le futur de l’Europe, le 26 mai. Le pouvoir au peuple. Une révolution de bon sens»). Musique. Nessun Dorma, chanté par Andrea Bocelli. Et on ne sait plus qui parle, Le Pen ou Salvini.

Tristan Berteloot

Sorgente: Au raout des nationalistes à Milan, Le Pen en guest-star de Salvini – Libération

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