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19 April 2024
0 7 minuti 5 anni

Peu avant minuit, l’incendie de Notre-Dame de Paris était maîtrisé. La cathédrale est cependant sérieusement endommagée et les causes du départ de feu ne semblent pas encore connues.

Il n’a pas bougé du parvis de Notre-Dame depuis 19 heures et, six heures plus tard, il attend toujours des nouvelles de ses collègues présents à l’intérieur de l’édifice. Olivier de Chalut, ingénieur de son état, mais également depuis dix ans responsable des visites guidées dans la cathédrale, scrute, inlassablement, le bâtiment en flammes et l’écran de son téléphone mobile. Il prenait un verre, à proximité, place de l’Hôtel-de-Ville et s’est précipité lorsqu’il a vu les premières fumées. Sa réaction immédiate est de rejoindre rapidement la cathédrale, mais la tournure des événements le contraint à reculer rapidement. «Les braises tombaient sur tout le parvis et nous avons reculé jusqu’au mur de la préfecture de police [distant de 300 mètres environ, ndlr] Ce passionné d’histoire prépare, depuis six ans, une thèse sur les techniques de construction au XIIIsiècle et plus particulièrement celles qui ont permis d’édifier Notre-Dame de Paris. Il lui restait environ 70 pages à écrire principalement consacrées à la charpente qui vient de partir en fumée. Olivier de Chalut est intarissable sur cette partie de l’édifice : «C’est un ouvrage merveilleux, comme on en a peu. Ça raconte les hommes, on y voit les notes d’assemblage. Les planches de bois qui datent de huit siècles craquent et attendent vos pas.»

Pendant qu’il guette la sortie de la cathédrale, dans l’espoir de voir apparaître un de ses collègues, les élus et les membres de l’exécutif effectuent une visite des lieux avant de gagner la préfecture de police de Paris, située à trois minutes de marche. Emmanuel Macron, accompagné de son épouse, y rejoint Edouard Philippe. Quelques minutes plus tard, la ministre de la Défense, Florence Parly, suit également le même chemin. A l’extérieur de l’île de la Cité, devenue une zone interdite au public, les regards et les téléphones portables convergent vers la cathédrale. Le patron de la brasserie L’Isle Saint-Louis, située à une encablure de Notre-Dame, passe un dernier coup de balai sur sa terrasse avant de baisser le rideau, comme chaque soir, vers 23 h 30. Un voile de tristesse passe dans son regard clair : «C’est quand même mille ans d’histoire qui sont partis.» Un peu plus loin, sur un banc, deux amies s’interrogent : «C’est bien au XIIIsiècle qu’elle a été construite ?»

Le feu entièrement maîtrisé

Sur le parvis, le lieutenant-colonel Gabriel Plus, porte-parole des sapeurs-pompiers de Paris se focalise sur des considérations plus immédiates. A 1 h 30 du matin, il indique que le feu est entièrement maîtrisé, même si des foyers subsistent. Durant la nuit, 400 hommes ont été mobilisés, dont une centaine chargés d’exfiltrer les nombreuses œuvres d’art conservées, notamment, dans la salle dite «des trésors». En revanche, rien de nouveaux sur l’état des vitraux qui auraient pu être endommagés par la chaleur ou encore de certains bas-reliefs touchés par les milliers de litres d’eau utilisés pour venir à bout du feu. Au départ de l’incendie, le vent d’est en ouest a sérieusement compliqué la tâche des pompiers qui ont alors imaginé le pire : «Imaginez la charpente des deux beffrois fragilisée et les cloches qui s’effondrent.» Si ce scénario a été évité, les pompiers présents à l’intérieur de la cathédrale n’ont eu que quelques minutes pour se replier avant la chute de la flèche suivie de l’effondrement d’une voûte. Un robot a ensuite été envoyé pour évaluer les dégâts.

Impossible, en revanche, au milieu de la nuit, d’en savoir plus sur les possibles causes du départ de feu, ni même s’il y a eu un ou plusieurs foyers. Seule la localisation du début de l’incendie semble établie. Tout serait parti des combles où étaient effectués des travaux. Le parquet de Paris a ouvert une enquête pour «destruction involontaire par incendie» et plusieurs de ses représentants, brassards en évidence, étaient présents sur les lieux, dès le début de la soirée. Quant à la fumée jaune qui s’est dégagée, elle serait due au plomb, présent dans les charpentes qui se sont embrasées.

La surveillance de l’édifice va maintenant durer plusieurs jours. La plupart des habitants des immeubles voisins, évacués dès le début de l’incendie, devaient regagner leur logement au cours de la nuit. Au même moment sur le parvis, le responsable des visites guidées de la cathédrale, Olivier de Chalut n’a toujours pas reçu de nouvelles de ses collègues. Il songe, néanmoins, au moment où il pourra entrer dans les lieux. «La première chose que je vais faire c’est sans doute pleurer, puis lever les yeux vers le sujet qui me préoccupe : les voûtes.»

Franck Bouaziz

Sorgente: (1) «Les braises tombaient sur tout le parvis de la cathédrale» – Libération

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