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19 April 2024
0 4 minuti 5 anni

Au lendemain de la la démission du président Noursoultan Nazarbaïev, le parlement a rebaptisé la capitale en son honneur, et sa fille Dariga a été nommée numéro 2 de l’Etat.

Au lendemain de la démission de Noursoultan Nazarbaïev, président du Kazakhstan depuis trente ans, le parlement a décidé de rebaptiser la capitale en son honneur. Désormais, il ne faudra plus dire «Astana» («capitale», en kazakh), mais «Noursoultan», qui par un heureux hasard signifie en arabe «Lumière du sultan». Une décision qui marque bien l’emprise de celui qui se fait appeler «Père de la Nation», et jette le doute sur la «transition» politique annoncée. Avant de partir, le patriarche, âgé de 78 ans et réputé malade, s’est assuré de conserver des fonctions officielles au cœur de l’appareil d’Etat et une impunité judiciaire. Et sa fille Dariga Nazarbaïeva, 55 ans, a été immédiatement nommée à la tête du Sénat, soit numéro 2 de l’Etat, en remplacement de Kassym-Jomart Tokaïev devenu président par intérim.

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C’est la cinquième fois en un siècle que la cité change de nom. En 1961, Akmolinsk n’est qu’un bourg perdu dans les steppes de l’URSS quand Nikita Khrouchtchev, premier secrétaire du Parti communiste, décide d’en faire «Tselinograd», ville pionnière et centre administratif de «la politique des terres vierges». Lors de l’indépendance, en 1991, le président Nazarbaïev la renomme Akmola. Sept ans après, rebelote, elle devient Astana, détrônant Almaty (connue aussi sous le nom d’Alma-Ata), l’ancienne capitale située 1500 km plus au sud. Les petites maisons de l’époque soviétique sont remplacées par des immeubles de luxe et des bâtiments administratifs futuristes, alignés le long de larges avenues battues par le vent, alors que la ville affiche des températures de -50°C l’hiver et +50°C l’été. «Nous devons créer un réseau de transports pour que les voitures, les trains, les avions s’étendent depuis Astana dans toutes les directions. Comme les rayons depuis le soleil», assurait encore le président en 2014.

Déjà Premier ministre de la République socialiste soviétique kazakhe entre 1984 et 1989, Noursoultan Nazarbaïev avait été élu président par le Soviet suprême en 1990, puis conforté au suffrage universel lors de l’indépendance. Depuis, il avait été toujours réélu avec des scores soviétiques, oscillant entre 96 et 98%, grâce à un régime autoritaire et centralisé lui permettant de garder la main sur le vaste pays de 18 millions d’habitants. L’annonce de sa démission, mardi, un an avant la fin de son cinquième mandat, a pu laisser croire quelques heures à la fin du régime Nazarbaïev. La décision du Parlement, qui va obliger les administrations à des manœuvres compliquées et onéreuses, voire à renommer la compagnie aérienne nationale Air Astana, montre que la page n’est pas encore tournée. A moins que les Kazakhstanais, déjà exaspérés par les mauvais résultats économiques et qui reprochent à l’héritière de s’être enrichie aux dépens du pays, osent contester le fait du prince.

Laurence Defranoux

Sorgente: Kazakhstan : ne dites plus Astana, mais «Noursoultan» – Libération

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