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Afin d’envoyer le plus de policiers et gendarmes au contact des manifestants, le gouvernement fait appel ce samedi à l’armée pour tenir certains sites.

Plusieurs villes de France ont décidé d’interdire les manifestations des gilets jaunes. C’est par exemple le cas de Bordeaux sur la place Pey-Berland, de Toulouse sur celle du Capitole, ou encore de Nice dans de très larges périmètres. A Paris, Didier Lallement, le préfet de police nouvellement nommé, a également pris un arrêté d’interdiction de manifestation visant les gilets jaunes. Samedi dernier, une «violence d’une exceptionnelle densité» et des «dégradations graves» ont été commis par des «groupes de casseurs mobiles, déterminés, habitués et intéressés au butin», relève la préfecture de police de Paris.

Son arrêté d’interdiction de manifestation indique qu’il «existe des raisons sérieuses de penser que ces violences et dégradations sont susceptibles de se reproduire». Pour cette raison, aucun rassemblement ne pourra avoir lieu sur les Champs-Elysées, ses rues adjacentes sur une longueur de 100 mètres, la place de l’Etoile dans un périmètre autour des institutions, de l’Elysée à l’Assemblée nationale.

Escalade

Pour faire face à d’éventuels manifestants, l’exécutif a aussi annoncé un déploiement massif des forces de l’ordre. Leur consigne, tambourinée toute la semaine par le Premier ministre, le ministre de l’Intérieur et son secrétaire d’Etat, est limpide: empêcher tout début de rassemblement. «Pour rétablir l’ordre public face à des voyous, il faut assumer la confrontation», avait résumé Christophe Castaner lors d’une audition devant le Sénat, mardi, à propos de la dernière manifestation.

En dépit de cette escalade dans la réponse sécuritaire, des manifestants décideront-ils tout de même de défiler à Paris ce samedi, lors de ce qui pourrait être le XIXe acte du mouvement ? Plusieurs appels circulent. Certains groupes annoncent un rassemblement à Trocadéro, tandis qu’un autre, baptisé «la guerre est déclarée», renouvelle un appel à manifester en direction de l’Elysée. Des gilets jaunes se qualifiant de «pacifistes» devraient par ailleurs se joindre à un cortège déclaré qui traversera Paris du sud au nord.

Explications

Pour envoyer un maximum de policiers et gendarmes au front, le gouvernement entend les remplacer ailleurs par des militaires de l’opération Sentinelle. Un responsable militaire cite l’exemple de l’aéroport de Roissy, où les soldats pourraient remplacer des CRS et gendarmes mobiles. La pratique n’est pas nouvelle, mais l’annonce martiale du porte-parole à l’issue du Conseil des ministres de mercredi a éveillé toutes les craintes. Contraignant les autorités à se répandre en explications pour préciser le tir.

Emmanuel Macron lui-même a assuré en marge du Conseil européen que l’armée ne ferait pas du maintien de l’ordre. «Nous n’y sommes pas entraînés», rappelle un gradé de l’armée de terre. Pour Sentinelle, les soldats disposent de leur fusil d’assaut, d’armes de poing et parfois de bâtons de défense et de gazeuses «pour faire face aux petites agressions du quotidien». En aucun cas pour maîtriser une foule de plusieurs milliers de personnes.

Pierre Alonso Ismaël Halissat

Sorgente: Gilets jaunes, «acte XIX»: Sentinelle en base arrière – Libération

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