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L’interdiction de l’accès à la place n’a pas dissuadé plusieurs milliers de manifestants d’être présents pour l’acte XX.

Une journée sans heurts majeurs, mais un mouvement des gilets jaunes qui est loin de faiblir à Toulouse. Ce samedi, plusieurs milliers d’entre eux (1) ont défilé dans une ambiance parfois surchauffée mais demeurant pacifique dans les rues de Toulouse. Pendant trois heures de marche suivant un petit périple d’une dizaine de kilomètres dans le centre de la ville, aucun jet de projectile ou aucune casse n’a été à déplorer. Les rues permettant d’accéder à la place du Capitole – interdite à la manifestation –  étaient complètement bouclées par les forces de l’ordre.

Justice fiscale, sociale, environnement, démocratie, les revendications restent constantes. «Tous les cinq ans nous sommes amenés à voter, et durant ces cinq ans, nous n’avons pas droit au chapitre. Le RIC est donc une réponse importante, mais ce n’est pas la seule : la révocabilité des élus devrait également être instituée», insiste un jeune chômeur en formation, qui participe tant que possible aux manifestations du samedi.

C’est à 17 heures que la situation s’est tendue sur les boulevards, au niveau de la place Arnaud-Bernard. Après un face-à-face de 15 minutes entre les manifestants et un cordon de CRS, ces derniers ont procédé à de premiers tirs de lacrymogènes alors qu’aucun projectile n’avait été lancé contre les forces de l’ordre. Sous les huées, un camion à eau a ensuite été utilisé pour disperser plusieurs centaines de gilets jaunes qui ont reflué vers l’avenue Honoré-Serres, sous la charge de la brigade anti-criminalité. Plusieurs grenades de désencerclement ont été lancées.

Samedi 30 mars 2019, Toulouse.
Acte XX des Gilets Jaunes.

Mais les heurts sont restés limités. «Les forces de l’ordre ont procédé en fin de journée à une dizaine d’interpellations, mais globalement la journée a été calme alors que la plupart des black bloc de la région Toulousaine ont rejoint Bordeaux comme l’avaient bien anticipé les services de renseignement. Ce qui a permis aux collègues de souffler, ce qui n’est pas de trop», explique Christophe Miette, responsable Occitanie du SCSI, le principal syndicat d’officiers de police.

«Dénoncer un symbole du capitalisme»

Trois autres manifestations ont également organisées en amont du cortège des gilets jaunes. Un premier rendez-vous avait en effet été fixé à 11 heures par le collectif «Y’a pas d’arrangement». Une quarantaine de ses militants ont investi dans le calme le Crowne Plazza, un hôtel de luxe situé à proximité de la place du Capitole. «Il s’agit pour nous de dénoncer ce symbole du capitalisme et cette ville du tourisme d’affaires dont rêve Jean-Luc Moudenc», résume François Piquemal, porte-parole du DAL Haute-Garonne, qui est également militant dans ce collectif.

Un autre cortège, composé d’environ 2000 enseignants et autres soutiens, a été mené par une intersyndicale pour dénoncer la loi Blanquer. Enfin, à 12h30, des militants du DAL et les premiers Gilets Jaunes se sont retrouvés pour demander des «logements décents et accessibles».

Une convergence des luttes, donc, mais en ordre dispersé.

(1) Jusqu’à 8000 au plus fort de la journée selon le Syndicat des cadres de la sécurité intérieure, premier syndicat d’officiers de police. La préfecture mentionne, elle, «quelques milliers de personnes» dans son communiqué.

Frédéric Dessort à Toulouse, photos Ulrich Lebeuf

Sorgente: A Toulouse, la place du Capitole fermée, les gilets jaunes toujours mobilisés – Libération

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